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Nous naissons dans un espace vide avec, dès le plus jeune âge, la plus grande envie d'apprendre, une soif de connaissances infinie. Au cours de notre apprentissage, nous croisons des personnes nous indiquant des chemins que nous pouvons suivre ou non, nous guidant dans nos différents choix. Un jour, nous croisons l’Amour et il est, semble-t-il, notre complémentarité, ce que nous n'avons jamais croisé jusqu'à présent. Cependant, il finit par partir et nous errons alors dans les méandres de notre vie pour finalement retourner vers nos chemins solitaires. Malheureusement, ceux-ci sont vides de sens car l'Amour n'est pas là. Nous essayons de traverser les remparts qui nous en séparent, mais en vain… Les autres chemins qui nous sont proposés sont plus forts, ils nous attirent. Nous arrêtons donc de combattre et finissons seuls à jamais... Le texte « Ophélie » écrit par Arthur Rimbaud reprend tous les mots qui nous ont inspiré pour notre nouvelle création. C’est d’ailleurs de ce texte qu’est né le titre « Prélude d’Ophélie ».

« Ophélie » d’Arthur Rimbaud

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... On entend dans les bois lointains des hallalis. Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ; Les saules frissonnants pleurent sur son épaule, Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux. Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ; Elle éveille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile : Un chant mystérieux tombe des astres d'or O pâle Ophélia ! Belle comme la neige ! Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté ! C'est que les vents tombant des grand monts de Norvège T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ; C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure, À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits, Que ton coeur écoutait le chant de la Nature Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ; C'est que la voix des mers folles, immense râle, Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ; C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle, Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux ! Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle ! Tu te fondais à lui comme une neige au feu : Tes grandes visions étranglaient ta parole Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu ! Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ; Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles, La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

 

A travers cette création, nous vous racontons l’histoire de notre Ophélie, enfant perdue tentant de suivre le chemin indiqué par un couple heureux mais écartée de celui-ci par des ombres.

Musique:

Chorégraphie: Pierrart Ezéchiel

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